Alors, je veux m'essayer à mon premier
billet.
Comme c'est Noël, j'ai un sujet un peu tout trouvé. Non, ce n'est pas la Saint Valentin, mais pour autant, on ne peut pas dire que ce soit l'extase à chaque fois. Pour moi, Noël, ça a toujours été cool. Le sapin, la bûche, les guirlandes, le feu de bois et les cadeaux. Enfin, se retrouver en famille...
Comme c'est Noël, j'ai un sujet un peu tout trouvé. Non, ce n'est pas la Saint Valentin, mais pour autant, on ne peut pas dire que ce soit l'extase à chaque fois. Pour moi, Noël, ça a toujours été cool. Le sapin, la bûche, les guirlandes, le feu de bois et les cadeaux. Enfin, se retrouver en famille...
Depuis quelques temps, je ne sais pas
trop ce qui s'est passé, j'y trouve des regains de déjà vu. Bon,
d'accord, l'aspect annuel de la fête. Mais pas que ça, en fait.
Être avec ses parents, seuls. Ou à plusieurs. Comme une tension un
peu palpable.
Maman “Bon alors ! Tu … euh …
tu es … en couple ?”
Me “Bah non, pas depuis la dernière
fois.”
Maman “Ah mais ça commence à faire
alors ! Faut y penser.”
Papa (qui ne s'en est JAMAIS mêlé)
“C'est que le temps passe vite, fais attention !”
Regards éplorés vers le chapon qui
rôtit. Lui, il ne sent plus rien, jalousie éphémère pour le
volatile au chaud dans le four, couvé d'attention et reluisant de
beurre. Bref, vous allez mettre la table et faire des petits cartons
pour les invités, cette charmante famille qui va arriver.
Là dessus, pendant que vous êtes au
salon, crayons de couleurs à la main en train de peaufiner les
cartes avec des dessins de Naouel pour que ce soit festif et joyeux,
on sonne.
C'est votre frère adoré qui arrive
avec sa famille. Sa charmante jeune femme – un peu blonde – et
leur mouflet rose en petit bateau, elle, pas un cil de travers et des
bottes de salope au pied. Elle sautille dans le salon, file le
mouflet à votre frère qui s'y prend comme un gant, on dirait qu'il
manipule les gosses aussi bien que les bouteilles de vin qu'il
piquait la nuit dans la cave des parents quand il était ado pour
faire la fête.
Ronde de bises, effluves de parfum,
vous lâchez les crayons de couleur et le regard de Pimprenelle, la
tendre et douce épouse de votre frère qui vous sort un “Mais tu fais
quoiiii ?” suraigüe et souligné d'un regard qui semble susurrer “Mais tu as quel
âge, ma pauvre chérie à dessiner sur les cartes du plan de table,
tu as entrepris une thérapie ?”
Ça sonne à nouveau et vous sautez sur
l'occaz pour échapper à un grand frère qui allait vous filer le
petit, le regard plein de “Allez à toi !” (Smiley facebook
qui cligne de l'oeil imprimé sur sa tronche)
C'est la femme de votre oncle maternel,
et là quand vous ouvrez la porte, le BLANC. Elle s'appelle comment
déjà, en fait ??? Tout ce dont vous vous souvenez, c'est
qu'elle est fan de hand-ball, adore l'église le dimanche matin et
fait des petits cookies à la citronnelle. Non, on ne peut pas
l'appeler Citronnelle.
10 minutes tendues se passent à éviter
son prénom, des circonvolutions pleines de tact, jusqu'à ce que
Maman émerge triomphante de la cuisine, les cheveux en pétard, les
mains dégoulinantes de foie gras “Marie-Joëlle !”. Si, ça
rime avec Citronnelle.
Heureusement, le champagne arrive, il
fait chaud, tout le monde parle en même temps et la soirée se
passe. Jusqu'au moment où, avant le dessert, le petit trou normand
réévalue l'atmosphère et tous se souvienne de vous. Et oui :
“Et alors, toi ?”
Très tentée, vous émettez en trois
secondes une réponse parfaite dans votre tête: “bah, trente ans,
pas d'enfants, pas de mecs, jamais autant eu d'amants qui rivalisent
d'autant de peu de préoccupations à mon égard, comme ma famille
qui veut me transformer en pondeuse en talons...”
Mais non, guillerette, vous vous
entendez vous répandre en : “ça va, je m'en sors bien,
j'adore mon boulo”. C'est pourtant une réponse clef qui vous sort
de toute les situations. Efficace et pathétique.