Trente ans, le bel âge. Célibataire, le statut idéal. Plutôt mignonne, convention sociale correcte. Et pourtant, y a un truc qui cloche ? Ce blog est là pour répondre qu'au quotidien, non, mais que quand on se pose la question, ça fait déjà avancer beaucoup de choses.

Dans un monde où le degré d'endorphine définie notre normalité et notre taux de bonne insertion dans la société, je me propose d'apporter ma contribution à l'évaluation de ce bonheur.

Il s'agit d'un blog un peu cynique, parfois un peu surexcité, dans tous les cas, distrayant au possible. La vie est belle !

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mercredi 5 décembre 2012

On réveillonne ?


Alors, je veux m'essayer à mon premier billet.
Comme c'est Noël, j'ai un sujet un peu tout trouvé. Non, ce n'est pas la Saint Valentin, mais pour autant, on ne peut pas dire que ce soit l'extase à chaque fois. Pour moi, Noël, ça a toujours été cool. Le sapin, la bûche, les guirlandes, le feu de bois et les cadeaux. Enfin, se retrouver en famille...

Depuis quelques temps, je ne sais pas trop ce qui s'est passé, j'y trouve des regains de déjà vu. Bon, d'accord, l'aspect annuel de la fête. Mais pas que ça, en fait. Être avec ses parents, seuls. Ou à plusieurs. Comme une tension un peu palpable.
Maman “Bon alors ! Tu … euh … tu es … en couple ?”
Me “Bah non, pas depuis la dernière fois.”
Maman “Ah mais ça commence à faire alors ! Faut y penser.”
Papa (qui ne s'en est JAMAIS mêlé) “C'est que le temps passe vite, fais attention !”
Regards éplorés vers le chapon qui rôtit. Lui, il ne sent plus rien, jalousie éphémère pour le volatile au chaud dans le four, couvé d'attention et reluisant de beurre. Bref, vous allez mettre la table et faire des petits cartons pour les invités, cette charmante famille qui va arriver.
Là dessus, pendant que vous êtes au salon, crayons de couleurs à la main en train de peaufiner les cartes avec des dessins de Naouel pour que ce soit festif et joyeux, on sonne.
C'est votre frère adoré qui arrive avec sa famille. Sa charmante jeune femme – un peu blonde – et leur mouflet rose en petit bateau, elle, pas un cil de travers et des bottes de salope au pied. Elle sautille dans le salon, file le mouflet à votre frère qui s'y prend comme un gant, on dirait qu'il manipule les gosses aussi bien que les bouteilles de vin qu'il piquait la nuit dans la cave des parents quand il était ado pour faire la fête.
Ronde de bises, effluves de parfum, vous lâchez les crayons de couleur et le regard de Pimprenelle, la tendre et douce épouse de votre frère qui vous sort un “Mais tu fais quoiiii ?” suraigüe et souligné d'un regard qui semble susurrer “Mais tu as quel âge, ma pauvre chérie à dessiner sur les cartes du plan de table, tu as entrepris une thérapie ?”
Ça sonne à nouveau et vous sautez sur l'occaz pour échapper à un grand frère qui allait vous filer le petit, le regard plein de “Allez à toi !” (Smiley facebook qui cligne de l'oeil imprimé sur sa tronche)
C'est la femme de votre oncle maternel, et là quand vous ouvrez la porte, le BLANC. Elle s'appelle comment déjà, en fait ??? Tout ce dont vous vous souvenez, c'est qu'elle est fan de hand-ball, adore l'église le dimanche matin et fait des petits cookies à la citronnelle. Non, on ne peut pas l'appeler Citronnelle.
10 minutes tendues se passent à éviter son prénom, des circonvolutions pleines de tact, jusqu'à ce que Maman émerge triomphante de la cuisine, les cheveux en pétard, les mains dégoulinantes de foie gras “Marie-Joëlle !”. Si, ça rime avec Citronnelle.
Heureusement, le champagne arrive, il fait chaud, tout le monde parle en même temps et la soirée se passe. Jusqu'au moment où, avant le dessert, le petit trou normand réévalue l'atmosphère et tous se souvienne de vous. Et oui : “Et alors, toi ?”
Très tentée, vous émettez en trois secondes une réponse parfaite dans votre tête: “bah, trente ans, pas d'enfants, pas de mecs, jamais autant eu d'amants qui rivalisent d'autant de peu de préoccupations à mon égard, comme ma famille qui veut me transformer en pondeuse en talons...”
Mais non, guillerette, vous vous entendez vous répandre en : “ça va, je m'en sors bien, j'adore mon boulo”. C'est pourtant une réponse clef qui vous sort de toute les situations. Efficace et pathétique.

Vous sentez les yeux qui se baissent, maman qui va chercher la bûche et le petit qui se réveille dans le berceau. Ah les fêtes...  

Oh oh oh ... Joyeux Noël !